« XIII », j’ai lu et relu sur plusieurs décennies… Et assez étonnamment, ma dernière lecture que je me suis faite de la saga n’a que très peu changé mes appréciations de chaque album…
Enfin… Très peu, sauf pour ce « Treize contre Un ».
Ado, je pense que pour moi, cet album était à ranger aux côtés de « Rouge Total » pour sa forme et son fond.
Aujourd’hui, je ne vais pas non plus remettre en cause l’efficacité globale de l’épisode, mais j’avoue quand même que je ne suis pas remonté sur mon nuage.
Alors OK, si enthousiasme il y a eu sûrement à l’époque, c’est parce qu’après m’avoir quelque peu gonflé avec un cycle « Jason Fly » un peu poussif, là enfin on revenait au cœur du sujet : la fameuse grande conspiration.
Pour le coup, tous les ingrédients sont là pour rappeler ce qui faisait la force et le charme des premiers volumes : l’atmosphère noire des polars politiques américains, les mécaniques de complot, ou bien encore les figures iconiques liées à ce genre d’intrigue (avec le retour d’Amos notamment).
Franchement, ça fonctionne bien.
Ça parvient à la fois à prendre du recul sur tout ce qui s’est accompli depuis, donnant ainsi de la profondeur à l’intrigue, tout en parvenant à ficeler un mystère et une résolution efficace sur cette grande question : « Qui est Un ? »
Pour le coup, le final sur le Lady Bee est – je trouve – très perspicace. Il boucle la boucle. Il enrichit le mythe. Et il se risque à certains choix forts...
...comme la mort de Kim Rowland par exemple.
Bref, pour tout cela, ce « Treize contre Un » possède les éléments nécessaires pour au moins restaurer le charme des premiers albums tout en parvenant à surfer habilement dessus.
Seulement voilà, je ne vais pas vous mentir non plus. Comme je vous le disais quelques lignes plus haut, avec le recul, j’avoue néanmoins que cet opus 8 n’est pas non plus exempt de tout reproche. Au contraire, un peu comme ses deux prédécesseurs, il entretient et accentue certaines tares de la saga qui, à force d’accumulation, peuvent devenir gênantes. Décalcomanies visuels de certains personnages (Bancroft et Irina notamment) ; usure de certains poncifs (comme la surreprésentation de grandes femmes à forte poitrine parmi les rangs, soit des militaires, soit des méchants) ; et franchement pas mal de facilités scénaristiques dans cet épisode...
(comme la manière de découvrir le Lady Bee, le fait que le gros méchant soit finalement le président lui-même, et quelques autres ficelles de ce genre…)
Alors certes, « XIII » a toujours été une saga qui s’appuyait sur des clichés et des figures iconiques, ce qui pourrait se justifier. Seulement, progressivement – ou bien par simple effet d’accumulation – la saga commence à virer sur les clichés de série B ce qui ne se fait clairement pas à son honneur.
Dommage pour ce « Tome 8 » qui, pourtant, disposait de trop nombreuses qualités pour être lesté par ce genre de failles…