Septembre 2021 c'était hier. Le départ des américains et le retour rapide et terrifiant des talibans à la tête de l'Afghanistan est encore frais dans ma mémoire. Je suis allée voir ce film sans vraiment savoir de quoi il allait parler. Les premières images sont efficaces pour poser le contexte et nous rappeler toutes les images vues à la télé: les personnes qui s'accrochent aux avions, les femmes qui tendent leurs enfants et les talibans armés qui entrent dans la ville en voitures.
Le film nous plonge dans l'exfiltration des ressortissants français (et plus) pendant la débandade à la suite de l'arrivée des talibans alors que des milliers de personnes cherchent à partir et notamment à se réfugier dans l'ambassade française.
La narration et l'enchaînement des scènes ont un rythme assez soutenu et réaliste. On ressent que le livre dont est inspiré le film a une base solide. Les acteurs sont tous justes et percutants (mention spéciale à Sidse Babett Knudsen qui est toujours exceptionnelle). Les personnages auraient peut-être mérité d'être un peu plus approfondis. Notamment le protagoniste pour lequel on n'est jamais inquiété, même si on ressent sa complexité et son l'empathie. Il aurait aussi était intéressant de suivre le point de vue des personnes afghans du début à la fin, comme l'agent des services des renseignements qui avait beaucoup de potentiel mais relégué au second plan.
Le point fort du film est évidemment sa tension palpable qui ne nous lâche pas du début (avec notamment un plan séquence glaçant) jusqu'au climax de fin. L'urgence et le compte à rebours se fait sentir sans avoir besoin de décompter les heures et les jours à l'écran (sauf pour le titre du film). Le drame de la situation et l'inhumanité est évidemment montré à l'écran, on ressent la détresse émotionnelle de ses Afghans qui cherchent à fuir leur pays, mais jamais trop dans le pathos ou justement dans l'horreur. Autre point fort les scènes de foules, surtout celles de fin où le spectateur peut se sentir oppressé (notamment quand on sait ce qui peut et va se er) grâce aux vues larges et en hauteur. La mise en scène reste quand même classique.
Un bon film ambitieux pour Martin Bourboulon, sûrement mon préféré de toute sa filmographie. 13 jours, 13 nuits a le calibre de certains films d'action américains (grâce à son super budget, mais bien utilisé) Maintenant je vais aller lire le livre de Mohamed Bida, dont le récit mérite d'être partagé.