"La Reproduction interdite" de Magritte ouvre et referme le film de Kei Ishikawa en l'enveloppant d'une signification assez évidente, sur le thème de l'identité en questionnement qui se dérobe sans cesse au regard. Cette image-clé résume à elle seule presque l'intégralité du film, si l'on excepte les zones de remplissage : après la mort de son mari, une femme découvre que l'identité du défunt était fausse et son avocat endossera les habits de l'enquêteur pour résoudre l'énigme au cœur du film, qui est donc ce "Monsieur X".
ons sur la scène de la mort à proprement parler, qui est tellement stupide qu'elle en devient involontairement drôle : Daisuke (enfin, son nom à ce moment-là) coupe des arbres de 30 mètres de haut, et après avoir fait une encoche sur l'un d'entre eux, il trébuche et tombe, pile au moment où l'arbre se décide à tomber, pile sur lui. Bref.
Je dois avouer ne pas du tout avoir été saisi par la romance qui naît pendant la première partie entre Rie et Daisuke, ce dernier étant particulièrement peu à l'aise dans le rôle du client timide et peintre amateur. En revanche l'intérêt se manifeste un peu plus lorsque la femme découvre, par hasard à l'occasion de l'anniversaire de la mort de son mari, qu'elle a partagé la vie pendant plusieurs années de quelqu'un qui n'était pas qui il prétendait être. Point de départ d'une enquête presque au sens policier et d'une investigation du é, où l'on parcourra de nombreuses strates de mystère — agencées pas toujours de manière harmonieuse, originale, ou percutante. La quête d'identité se fait en effet le long d'un chemin assez attendu, en explorant ce qui fait que l'on est qui on est (et par extension ce qui fait qu'on n'est pas qui on n'est pas). Le film aborde la notion de préjugés pesants plus intimes, comme notamment la question des Zainichi, les descendants de Coréens venus s'établir au Japon durant l'occupation de la Corée par le Japon, plus particulièrement durant la Seconde Guerre mondiale.
Le film recèle de trop nombreux moments fort peu captivants pour constituer une matière vraiment appréciable, et je trouve que la question de "qu'est-ce qu'on aime chez quelqu'un, en réalité ?" n'est abordée que de manière très superficielle, alors que le sujet est ionnant. La narration suit un cours labyrinthique un poil artificiel en outre, avec un final pas totalement nécessaire, un brin forcé dans la mélancolie du personnage de l'avocat joué par Satoshi Tsumabuki.