Dans Stories of Surrender, Bono s’essaie au one-man-show avec un succès bien plus enthousiasmant que celui de Kev Adams ou Arthur. Le chanteur oscille entre moments suspendus et chansons cultes du groupe U2.
Il se raconte, de ses débuts au décès de ses parents. C’est impressionnant de sincérité. Il se livre de façon intime sur scène, dans une performance théâtrale devant une foule conquise. L’imagerie en noir et blanc, accompagnée d’un montage brillant, rend le tout sublime. La limite entre malaise et beauté est particulièrement fine dans cette performance, mais j’ai franchement été emballé.
J’ai juste un regret : que les paroles des chansons ne soient pas sous-titrées. Bono retrace le contexte dans lequel elles ont été écrites, mais c’est dommage de ne pas pouvoir les comprendre. Cela aurait apporté un vrai plus pour saisir l’histoire du chanteur et de son groupe.
D’autre part, j’ai aimé la façon dont Bono parle avec sincérité, en assumant sa médiocrité et ses faiblesses. Je tiens à préciser que je ne connais pas très bien Bono ni son histoire en dehors de ce documentaire. Mais j’ai compris qu’il était révolté contre les injustices, que la musique était pour lui un moyen de changer le monde face aux guerres et aux drames de notre époque. Or, le chanteur semble avoir capitulé et trouvé refuge dans la foi religieuse. Je trouve regrettable de capituler à un moment où l’on aurait justement besoin d'une voix comme la sienne. Il semble d’ailleurs, à un moment, assumer son hypocrisie.
Le documentaire reste une réussite. Bravo aux équipes techniques.