D'abord visible à la télévision, The Jericho Mile finira, à l'instar du Duel de Spielberg, par l'être sur grand écran suite à son succès, et permettra ainsi à Michael Mann de lancer sa riche et faste carrière au cinéma.
Sur une version électrique de Sympathy for the Devil, on découvre un homme courir mais paradoxalement coincé entre quatre murs, ceux de la prison de Folsom. Michael Mann met surtout en scène un homme qui cherche juste à survivre et se battre contre les éléments néfastes l'entourant, son père d'abord, ce qu'on ne voit pas, puis aux pénitenciers, faisant ressortir toute son humanité, mais aussi la colère, la frustration et l'honnêteté qui pourront le guider.
Il dresse le portrait d'un homme solitaire, ayant du mal à réellement s'intégrer dans la société et qui va finir par er son temps à courir, jusqu'à atteindre de fabuleux temps. Le scénario paraît assez classique, portrait assez américain d'un homme partant de rien pour atteindre des sommets, avec des personnages assez typés tournant autour de lui (le coach frustré, des prisonniers coincés dans des guerres racistes et la drogue ...), mais Mann parvient à tirer d'eux de réelles émotions, qui vont graviter autour de cet attachant personnage solitaire.
Servi par une superbe bande originale, The Jericho Mile n'oublie pas de sublimer son contexte, ici l'univers carcéral. Mann se montre à l'aise dans la construction des enjeux dramatiques et les liens tissés entres les personnages et s'il n'aborde pas en profondeur toutes les thématiques cités, il parvient à créer une atmosphère prenante, ce qu'il faut d'intensité et un talent certain pour raconter cette histoire. Devant la caméra, Peter Strauss se montre à son aise dans un rôle torturé, alors qu'il est bien entouré, tandis que l'on peut voir de réels prisonniers, sachant que le court tournage (21 jours) s'est en partie déroulé dans la prison de Folsom.
En signant The Jericho Mile, Michael Mann met en scène le portrait d'un homme solitaire, asocial et semblant juste, allant jusqu'au bout de ses ambitions dans un univers carcéral rude, et le cinéaste parvient à créer une réelle humanité autour de lui, ainsi qu'une atmosphère intense, prenante et remplie d'émotion.