Détour Mortel s’inscrit dans la tradition du survival horrifique américain, croisement entre Massacre à la tronçonneuse et Délivrance. L’histoire est simple mais redoutablement efficace : un groupe de jeunes se retrouve piégé dans une forêt reculée de Virginie, traqué par une famille de mutants cannibales. La structure narrative est linéaire, mais parfaitement rythmée. Dès l’accident qui lance l’intrigue, la tension grimpe et ne redescend plus.
Rob Schmidt livre un film sans prétention, mais remarquablement tenu. En moins d’1h30, il exploite à fond l’espace forestier, multipliant les cachettes, les pièges, les poursuites, et surtout les scènes de mise à mort, souvent brutales, parfois inventives. Le film évite l’ironie et joue la carte du sérieux, avec une réalisation propre et une économie de dialogues qui favorise l’action pure.
Côté casting, Eliza Dushku impose un vrai charisme de final girl, athlétique et farouche, loin des héroïnes tremblotantes. À ses côtés, Desmond Harrington incarne un citadin pragmatique et volontaire. Les autres personnages sont rapidement écartés, mais apportent assez d’épaisseur pour que leurs morts suscitent un frisson d’empathie.