"Duo mortel" n’est pas un film majeur Chehien de la trempe de "La Rage du Tigre" ou du "Justicier de Shanghai", surtout pas. Il n’a en aucun cas une quelconque substance novatrice à faire valoir qui diffèrerait ou complèterait la vision de Chang Cheh déjà bien étalée ailleurs. "Deadly duo" est un défouloir primaire avec armes blanches à la pelle qui annonce la période kung fu Shaolin de Chang Cheh où celui-ci laissera définitivement de côté la consistance poétique et dramatique pour exploser son compteur de héros sacrifiés et de batailles à 1 contre 100.
Ti Lung armé d’une hache énooooorme et David Chiang et son grappin digne du meilleur des Castlevania volent sur les rails de la gloire où Chang Cheh affiche déjà sa petite préférence pour David, le petit branleur qui se la joue comme personne et émoustille à l’époque le public hongkongais peu enclin à faire le difficile sur son talent dramatique largement discutable.
Autre point fort, le camp ennemi dirigé par Philip Ko Fei et Ku Feng, déjà deux bonnes trognes de méchants, compte dans ses rangs les fameux 5 éléments qui feront beaucoup plus tard la saveur de "Five Element Ninja" : le "bois" se cache dans les arbres, la "terre" se cache sous terre, le "feu" cache des boules explosives dans sa matraque, "l’or" frappe avec ses deux énormes cymbales et "l’eau", dit le "Dragon des mers", aime à exécuter quelques plongeons gratuits, en l’occurrence le bestial Bolo Yeung armé d’une masse.
"Duo mortel" n’a donc rien pour rentrer dans l’histoire mais pourtant il a tout pour faire chavirer de bonheur le fan de bourrinage intensif et de bravoure bis.
De une, comment faire plus simple et spectaculaire pour scénario qu’une troupe de guerriers qui veulent délivrer un prince détenu dans un château gardé par une armée entière de cerveaux creux ?
De deux, ça ne s’arrête quasiment pas du début à la fin. Les quelques pauses ne sont que prétexte à accentuer l’héroïsme en vigueur et er de la pommade au charisme ludique de chaque guerrier.
Et de trois, chaque ressort de Deadly duo tombera inévitablement sur une conclusion totalement incohérente et donc sublimement bis.
Sublime bisserie barbare donc, entièrement vouée au charcutage, au final dantesque pompé sans vergogne sur celui de "Heroic Ones", ce Deadly duo est (à mon humble avis...) une perle pour tout cerveau en cavale avide de spectacle gratuit.
ps : pas une seule femme au casting pour ce film très mâle et une bonne musique qui emprunte même John Carpenter à un moment.
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