Basket Case 2 raccorde logiquement sa créature – le choix du singulier rend compte du raccommodage final – à sa famille de freaks après une longue errance dans les rues de New York : Frank Henenlotter rend ainsi un vibrant hommage au film de Tod Browning, présent par la figure de la mère protectrice de ses enfants adoptifs et par la vengeance que cette dernière organise à l’égard des individus qui les exhibent comme des monstres de foire. Le rythme s’avère beaucoup plus posé, presque trop par instants, et ce qui intéresse le réalisateur n’est plus l’apparition de Belial, mais la détermination de son personnage principal, Duane Bradley, à s’émanciper de sa moitié diabolique et, par la même occasion, de la maison qui les abrite et les assimile : sa romance avec Susan dessine une porte de sortie qui ne sera que chimère, lorsque l’amante révèlera sa nature monstrueuse, empêchant l’accouplement, et le conduira à accepter malgré tout qu’il ne saurait s’en distinguer. Sans oublier que cette relation impossible se conçoit au miroir de celle de son frère, amoureux de la première femme créée par Dieu (Eve), avec qui il forniquera avidement dans le grenier comme il le faisait déjà , dans le volet précédent, avec l’amoureuse de Duane – par rêve interposé. Le long métrage se donne au spectateur telle une variation autour des thématiques traitées par le Basket Case original, auquel il ajoute le thème de la famille de freaks, qu’il regarde avec une profonde tendresse teintée d’humour noir.