Il y a des films qui tiennent presque entièrement sur les épaules d’un acteur. Freud, la dernière confession, c’est exactement ça — et quelles épaules : celles d’Anthony Hopkins. À chaque scène, il habite Freud avec une justesse impressionnante. Fatigué, rongé par la maladie, mais toujours aussi acéré intellectuellement, son personnage est captivant. Hopkins prouve une fois de plus qu’il est un acteur hors normes. Clairement, sa performance est la grande réussite du film, et si on apprécie déjà son travail, on ne peut qu’être conquis ici.
L’idée de confronter Freud à C.S. Lewis dans une joute verbale autour de Dieu, de la foi, de la souf et de la vie en général, est ambitieuse. Et franchement, ça fonctionne bien pendant une bonne partie du film. Les échanges sont profonds sans être prétentieux, et même si Lewis (incarné par Matthew Goode, sobre et juste) est un peu moins marquant que Freud, le duo tient la route.
Là où ça coince un peu, c’est du côté de la mise en scène. Les nombreux flashbacks viennent casser le rythme et, à plusieurs reprises, j’ai eu du mal à saisir leur utilité ou leur sens. Ils surgissent parfois sans prévenir et rendent les dialogues un peu confus. On sent que le film veut explorer la mémoire et le é des personnages, mais ça aurait peut-être gagné à être plus clair, ou carrément allégé.
Au final, il s'agit d'un film dense, intéressant, qui mérite le détour rien que pour voir Hopkins à l’œuvre. Il n’est pas parfait, mais il fait réfléchir, il interroge, et il reste en tête. Un bon moment de cinéma, surtout si on aime les confrontations d’idées autant que celles des émotions.