Un 31 décembre, les corps sans vie de deux fillettes, violées et assassinées, sont retrouvés au milieu des dunes dans la région de Cherbourg. Ce soir- là, l'inspecteur Antoine Gallien et son adt *Belmont s***ont de permanence au commissariat et vont devoir découvrir l'assassin. L'inspecteur porte quelques soupçons sur un notaire de l'endroit: ***Maître Martinaud*, un notable assez sûr de lui, à la vie privée mouvementée et connaissant de surcroît l'une des deux victimes. Il décide donc de le placer en garde à vue et de le soumettre à un interrogatoire méticuleux afin de tenter de lui faire avouer les meurtres mais ce ne sera pas chose facile malgré l'intervention "musclée" de Belmont.
Pendant ce temps Chanbtal, l'épouse de Maître Martinaud, vient faire en privé auprès de l'inspecteur Gallien des révélations déterminantes sur la vie privée de son mari et sur les meurtres. Avec toutes ces présomptions accumulées, Martinaud est-il le vrai coupable? La réponse est au bout de ce terrible huis-clos...
Cette œuvre magistrale de Claude Miller est envoûtante déjà par l'ambiance du huis-clos, un soir de Saint-Sylvestre, dans ce petit bureau d'un commissariat. L'inspecteur essaye par toutes les ruses et par un enchaînement de questions très élaborées de confondre le présumé coupable. Celui-ci trouve avec suffisance les parades et l'inspecteur Gallien e ainsi par différents états d'âme: coupable, pas coupable? Le doute s'installe et les deux hommes se livrent à une véritable partie de poker, l'un cernant sa proie avec une logique implacable et l'autre essayant de se dégager, répondant par des propos versant entre esprit et arrogance.
Lassé de ce combat tournant en rond et de la psychologie déployée par son supérieur, Belmont tentera bien d'utiliser la manière forte mais il n'est pas dit que cette façon de faire soit la bonne face à un homme plein d'orgueil. La venue surprise de l'épouse de Maître Martinaud et ses révélations sur la vie ambiguë de leur couple et sur certains penchants de son mari pour l'une des fillettes ne font plus de doute pour Gallien sur la culpabilité de du notaire. Celui-ci acculé dans les cordes par tant de preuves et de révélations, au bord de l'épuisement physique et moral, finit par avouer les forfaits. Ainsi, en une nuit, l'affaire semble close, la police semble sûre d'avoir exécuté son travail en utilisant les "on dit" et les "ragots" pour fabriquer le coupable idéal. Toutefois, avec de tels procédés, cette justice approximative provoque parfois des évènements qui font froid dans le dos...
Tout est absolument remarquable dans ce fabuleux huis-clos de Guy Marchand, il se montre très véridique dans ce rôle de jeune adt discret puis impulsif vis à vis de l'accusé. Tout cela est tellement naturel que l'on finit par entrer dans l'intimité des personnages avec ce doute sur la culpabilité du notaire que parfois l'on plaint et parfois l'on déteste sous le regard humain mais inquisiteur d'un inspecteur sûr de bien faire son boulot, réfugié dans son commissariat un soir de réveillon.
Ce très beau film de Claude Miller, monument du cinéma français, est servi par des acteurs disparus pour certains, dégage une émotion sans pareille. Beaucoup connaissent les aboutissements de cette intrigue très noire mais il y a une telle magie dans ce film que je pourrais le revoir sans cesse et je ne suis peut-être pas le seul...