J'y suis allé sur un coup de tête, sans savoir ce qui pouvait m'attendre. Les premières images me rappelaientGakjil Persona qui était une petite curiosité pas désagréable. Je ne partais pas nécessairement serein en allant voir Glasses, sélectionné en compétition officielle à la Semaine de la Critique, mais pas non plus à reculons. Ça me fait juste un peu chier qu'ils mettent les courts métrages d'animation dans deux programme séparés (comme l'année dernière), mais kit à devoir regarder des courts métrages un peu plus faibles (et dans le programme où était Glasses, ça ne manquait pas), autant découvrir l'intégralité de la sélection court métrage.
A l'image d'Eeva, le film me rappelle énormément la saga Rusky Lake (dans le domaine du jeu vidéo) dans sa manière de retranscrire le mouvement comme avec du papier découpé, et dans une logique très mécanique. On approche presque d'animations très mécaniques et limités que l'on peut trouver dans des jeux
point & click à la Harvester Games comme Downfall ou The Cat Lady où les personnages semblent comme des pantins en quête d'un but ou d'une évolution (la parenté avec Downfall est renforcé par ce plan de maison dans la campagne qu'on dirait tout droit inspiré du jeu). La parentalité avec le jeu vidéo est renforcé par la mise en scène et la binarité du dispositif, où le personnage va de droite à gauche pour avancer, toujours dans un même sens, et où chaque pièce est une nouvelle énigme à résoudre pour er à la suivante. On a ainsi une ambiance étrange, presque oppressante par instant où l'on nous plonge dans un monde où la normalité et la bonne finalité d'un récit est conditionné dans des choix et un chemin de croix d'un personnage qui est amené à réaliser des épreuves mettant parfois très mal à l'aise. On est intrigué par un récit et une direction artistique qui fonctionnent et nous plonge dans un univers plutôt bien maitrisé et très original. Le soucis étant que l'on finit par très vite voir les limites du récit et du court métrage.
Les situation viennent à se répéter dans une forme de boucle qui devient très redondant et lourd tant cette répétition n'apporte pas grand chose. Il y a bien sur une forme de mécanicité qui renforce le travail graphique et qui est très efficace dans son côté dérangeant, mais à force de vouloir tout répéter, on finit par se lasser et à prévoir la finalité des séquences. Tout est gâché par cette régularité presque académique de la redondance qui fait qu'on n'arrive plus vraiment à s'investir tant cela devient cliché. Il y a trois épreuves, trois actions à faire trois fois pour avoir trois fois le même résultat... ce qui participe à banaliser un récit poétique et finement joué pour quelque chose de presque pathétique. Des spectateurs ont rit durant la séance et je ne peux leur en vouloir car à force de répéter les mêmes scènes et avoir la même finalité sans qu'on puisse comprendre où est ce que le film veut nous mener (à base de métaphore parfois trop cryptiques), on finit par trouver la proposition ridiculement longue et alambiqués pour ne rien raconter d'intéressant en retour. Cela n'empêche pas un univers et un voyage très agréable, dommage que le film paraisse aussi brouillon et maladroit.
11,75/20
N’hésitez pas à partager votre avis et le défendre, qu'il soit objectif ou non. De mon côté, je le respecterai s'il est en désaccord avec le mien, mais je le respecterai encore plus si vous, de votre côté, vous respectez mon avis.