Je n'ai pas retrouvé à la vision de ce film les propos dithyrambiques que j'avais pu lire ça et là !
"Le bon samaritain" est bien meilleur... Au début, on est intrigués et entre dans l'action mais pour s'en détacher très rapidement car ça se traîne et la fin est décevante... Le scénario est creux et on a vite fait le tour : rétro ....
"Une bande d'escrocs se transforme en faux ecclésiastiques pour dépouiller de ses biens les gogos qui leur font confiance, jusqu'à ce que l'un d'eux se lasse de cette vie marginale et retrouve sa fille.
C'est un peu comme si on nous montrait un de ces mendiants faisant "la manche" lors des sorties des messes d'églises : la croyance étant en voie de disparition, ils ne glaneraient pas grand chose !
Les mosquées peut-être ?
Alors bien sûr, j'ai bien tenté de replacer cette histoire dans son espace temporel : on ne peut demander à une 2 CV Citroën des années cinquante d'être truffée d'aides à la conduite, mais il il avait quand même la boite automatique (embrayage centrifuge)
C'est le cinquième des vingt-et-un que Fédérico Fellini (1920-1993) a réalisés de 1950 à 1990, ici avec Augusto Tretti, un des réalisateurs les plus fous du cinéma italien... Il a été tourné dans la foulée du succès de "La Strada" et la cohorte de producteurs s'étant précipitée pour avoir les faveurs de Fellini et flairant la bonne affaire, a vite déchanté et tourné les talons devant ce scénario... Les résultats ont été décevants selon les critiques d'époque...
Pourtant, les résultats des sorties en salles mentionnent 778 659 spectateurs en salles à l'époque ce qui est honorable pour un film à caractère "difficile"... Surtout dans un genre qui n'attirait pas les foules : le public n'avait pas oublié la seconde guerre mondiale et les films comiques ou westerns et autres films policiers faisaient florès...
La version que j'ai vue sur Arte nous montre une version quasi neuve comme si elle sortait des labos ! En fait, une restauration en a été réalisée à l'occasion du centenaire de la naissance de Fellini. Présenté à la Mostra de Venise en 1955, ce film reçut un accueil calamiteux ! Le réalisateur dut se résoudre à remonter et raccourcir son film ! Trop audacieux pour une époque où le sujet de la religion était tabou ?
Le plus grand plaisir dans cette projection reste intact : le jeu prenant et dramaturgique du comédien de Broderick Crawford qui vit son rôle...
A vos missels
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Arte le 21.06.2024-