«-Comment était ta guerre ? -Comment était la tienne ?»
3 ans après «Falling», Viggo Mortensen nous revient avec ce «The Dead don't hurt» (en vo), dont il assure la réalisation, l'écriture, la composition et la production, en plus d'être devant la caméra.
Pouvant rappeler, dans l'esprit, «L'Homme des vallées perdues» ou encore certains des westerns de John Ford et d'Anthony Mann, cette œuvre dresse avant tout le portrait d'une femme au centre d'un décorum (et d'un genre) traditionnellement très masculin, où la loi du plus fort prévaut.
Une femme ne manquant pas de tempérament et d'idéaux, et faisant face à ceux qui voudraient qu'elle courbe l'échine (les blessant ainsi dans leur virilité), quitte à en subir les conséquences. Des conséquences qui vont la marquer, mais ne changeront pas ce qu'elle est au fond d'elle.
Une femme, interprétée avec beaucoup de justesse et de talent par la luxembourgeoise Vicky Krieps (Phantom Thread, Les 3 Mousquetaires), et dont l'alchimie avec Mortensen est évidente à l'écran et constitue l'une des forces principales du film.
Un western féministe, entre rudesse et tendresse, renouant avec un certain classicisme dans sa réalisation et ses beaux décors en extérieur.
Une fresque intimiste et romanesque, dont le récit reste lui plutôt balisé et attendu, cochant les cases du genre western, et ce malgré sa construction non-linéaire.
Bref, une œuvre sincère dans le sujet qu'elle aborde et très bien interprétée et mise en images, mais à laquelle un déroulé un peu plus surprenant n'aurait sans doute pas fait de mal et aurait rajouté la once d'émotion qu'il peut manquer au film.
Un peu à l'image de la précédente réalisation de Mortensen.