Cuisiné avec amour

Que les irateurs de Anatomie d'une chute aient été déçus que La ion de Dodin Bouffant représente la aux prochains Oscars peut se comprendre. Le film de Tran Anh Hung, véritable hymne à la gastronomie de notre pays, a des accents surannés qui renvoient à une image sans aucun doute convenue, très prisée à l'étranger. Mais considérons ce long-métrage d'un natif du Vietnam, néanmoins auteur du suave L'odeur de la papaye verte, comme le mets délicat qu'il est, raffiné jusqu'à l'émail de ses marmites et, au age, une vraie torture pour ceux qui ont la mauvaise idée de se présenter le ventre vide à sa projection. Cuisiné avec amour, le film mijote à feu doux pendant plus de deux heures, ajoutant à son menu une discrète mais assez succulente histoire d'amour qui épice agréablement cette apologie de l'artisanat, des recettes de nos terroirs et de la transmission des savoirs. La mise en scène est fine et esthétique, fondant littéralement pour un regard de Benoît Magimel, moelleux à souhait, ou un sourire de Juliette Binoche, piquante et tendre. Une certaine idée de la qualité et de la tradition françaises en cuisine, avec un assaisonnement offert par le grand chef Pierre Gagnaire, qui se déguste avec appétit et tant pis si certains palais lui préfèrent des plats moins riches en sauce et plus audacieux dans leurs ingrédients. Les goûts et les couleurs, vous savez bien.

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le 27 oct. 2023

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