"Les Dieux du stade", les JO de 1936 à Berlin. Encore plus appréciable que la version documentée de 1964 par Kon Ichikawa. Certains plans de la réalisatrice Leni Riefenstahl sont magnifiques, je pense au soleil incandescent dans la coupe de la flamme olympique, au soleil camouflé par les nuages leur donnant une auréole divine. Et aussi ces athlètes qui se surent jusque tard dans la nuit, enveloppés d'une couverture et tout sourire aux nouveaux records accomplis.
On assite à une cérémonie d'ouverture très sérieuse et militaire, grande parade, visages crispés en direction du grand chef allemand Hitler. Une cérémonie de clôture sobre aussi avec en bande sonore un chant accueillant les peuples du monde, proclamant la paix tout en exprimant le souhait d'être compétitif, où l'honneur prime avant tout et sur tout.
On peut lire des critiques sur le site parlant de propagande à propos de ce film, je vois des gens dénigrer "Les Dieux du stade" de par sa soi disante portée politique. Quelle propagande? Quelle portée politique? Un énième amalgame du français moyen quand il doit s'exprimer au sujet du nazisme.
Le film n'a absolument rien de propagandiste en vérité. seulement voilà si un documentaire ou un film, ou les deux, a pour sujet le nazisme, et si ledit nazisme n'est pas dénoncé dedans alors c'est propagandiste et délétère. Ce raisonnement intellectuel foireux est fatigant et même dangereux. Car le talent de Leni Riefenstahl, incontestable, ne s'arrête pas à une série de plans esthétiques, mais justement à garder une neutralité dans une ambiance où justement tout combat politique doit être mis à l'arrêt. Faire un temps mort en quelque sorte, juste un court instant (une quinzaine de jours) où plus aucun homme ne guerroie mais où tous s'unissent dans une compétition séculaire tout en mettant à l'honneur leur identité nationale. Un film propagandiste aurait justement eu sa lourdeur et maladresse habituelle. A contrario Leni Riefenstahl enchaine les plans sur les athlètes avec aisance et légèreté. Tout le contraire du film politique racoleur dans son dessein de manipulation des masses en finalité.
Et puis à bien y réfléchir quelle cérémonie d'ouverture est réellement propagandiste entre celle de 1936 et celle de 2024 à Paris au final? Qu'est ce qui est le plus préoccupant, une parade militaire ou des grosses femmes et des transgenres répugnants aux cheveux fluos blasphémant la représentation de la Cène? Quelle cérémonie a le message le plus pernicieux au final? Qui fait vraiment le plus de la politique? La cérémonie de 1936 mettant en avant l'honneur et l'amour de la patrie ou le message insidieux wokiste qui vient gangréner la neutralité des jeux?