Non, pas de jeu de mot à la "étoile" et "Cronenberger", z'êtes fous.

-- Pour les plus pressés, prière de se téléporter directement au dernier paragraphe --

Dire que j'étais impatiente de voir ce film relève de l'euphémisme. Dire que je fus désappointée lorsque je constatais lors de sa sortie en salle qu'il ne ferait l'objet que de deux séances dans le cinéma proche de chez moi aussi. Et quid de mon irritabilité lorsque je me rendais compte que les dites-séances tombaient en plein dans mes horaires de boulot... C'est que dresser une horde d'hippopotames bien dodus dans le but de conquérir le monde ça prend du temps.
Bref.

J'ai pu voir Maps to the Stars, en bonne qualité et en vostfr, conditions somme toute optimales pour donner mon avis et... C'est là que le bât blesse. Deux jours après le visionnage, j'ai toujours autant de mal à l'exprimer. Aussi bizarre que d'avouer que je me lançais dans ce film avec un a priori presque négatif alors que je suis une grande fan du travail de Cronenberg.

J'ai aimé ce film et pourtant, en en lisant des critiques négatives, je suis souvent d'accord avec les divers points noirs relevés, comme le fait que oui, ou plutôt non, cela n'a rien d'inédit de balancer sur l'univers malsain d'Hollywood, sur ses dépravations. Les actrices sont névrosées quand d'autres sont prêts à sacrifier fils et fille sur l'autel de la gloire et des billets verts ? On le sait déjà.
Mais Cronenberg le fait bien, avec une outrance que certains qualifient de "trop cliché" il livre une satyre de ce star-system duquel il est resté toujours un peu en retrait, donc forcément le trait est très grossi.
Et c'est drôle. J'avoue avoir ri pendant Maps to the Stars. Pas aux éclats, et en me disant presque que c'est horrible de rire face à telle ou telle situation, mais j'ai vraiment eu l'impression que c'était l'effet escompté.
C'est soit ça, soit j'ai un humour à côté de la plaque, les deux hypothèses sont, je l'ets, aussi plausibles l'une que l'autre.

L'exagération ne m'a donc pas posé problème. Ce qui m'a déplu, ce sont les incursions du fantastiques, ces "apparitions" qui je trouve n'apportent rien ou alors sont mal exploitées, j'ai plus eu l'impression que ce cher David voulait juste en rajouter une couche et donner un côté plus sombre à son film. Bof.

Le point fort de l'oeuvre reste ses interprètes, grâce à leur talent bien sur, et aussi au formidable don du réalisateur pour diriger ses acteurs.
Julianne Moore est vraiment... dérangeante, elle m'a mis mal à l'aise avec son visage tour à tour figé puis défiguré par l'envie / la colère / la peur, faites votre choix, et avouons qu'elle torture pas mal son image dans ce film. Mia Wasikowska est troublante et charmante alors qu'on va dire qu'ils "ne l'ont pas arrangé" et devient vraiment une actrice avec qui il faut compter. Robert Pattinson confirme mon impression que l'on a raison d'oublier Twilight et de voir en lui un bon acteur et le jeune Evan Bird joue parfaitement son rôle, on a envie de lui coller des baffes toutes les deux minutes trente.
Seul bémol pour moi, John Cusack. Je n'ai jamais aimé cet acteur, je ne le trouve pas bon et si même Cronenberg ne me réconcilie pas avec lui, je lâche l'affaire.

Avec une mise en scène assez classique mais réussie, toujours glaciale, Cronenberg nous livre comme à son habitude la petite explosion du dernier quart d'heure mais qui, ici, laisse finalement place à un terme assez poétique et plutôt réussi.

DERNIER PARAGRAPHE
Je voulais écrire trois phrases sur ce film et comme à mon habitude j'ai pondu un annuaire donc on va dire pour résumer : plutôt qu'aimer beaucoup, j'ai été hypnotisée par Maps to the Stars et je n'ai pas vu le temps er. Je vois ses défauts, mais après l'avoir vu, je pensais au film, et le lendemain matin aussi. Et deux jours après encore, car me voilà en train de blablater à son propos.

On peut trouver le film un peu "vide" par moment, mais cela n'est-il pas le reflet parfait d'Hollywood ? Toutes ces "stars" cessent un jour de briller car l'anonymat, par la grande faucheuse personnifié, lui, n'oublie personne.

J'peux pas faire moins fouillis, vous m'en voyez fort marrie.
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le 1 oct. 2014

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Pravda

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