Des cauchemars, il y en a bien d'autres : le pire, c'est d’être victimes d’une intoxication à l’eau minérale ! Nous avons dû porter plainte Contrex. Et comment le Vittel ? Mal, et elle est dans un Salvétat ! Te laisse pas faire : Badoit jusqu’au bout !
Evlan ! !
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Je devais revoir cet excellent film : c'est chose faite ! J'ai même failli lui attribuer une étoile supplémentaire mais l'horrible manière dont Efira joue, comme d'habitude, aussi faux son rôle d'amante de Dussolier m'en a dissuadé...
La prise de son médiocre, la mauvaise articulation des comédiens avec un débit trop rapide de Poelvoorde aussi. Dommage ! Par contre, Huppert s'applique !
Un film comique avec ce trio dont Isabelle plus habitué aux tragédies et ataraxite, était le gage d'une félicité cinématographique,( Ah ! "Rien à déclarer !")
Anne Fontaine tenait beaucoup à la présence de ces trois acteurs, et elle a eu raison.
Si c'est la première fois qu'elle tourne avec André Dussolier, c'est la troisième avec le comédien belge : on dirait le rôle fait pour eux, mais il est vrai que ces excellents comédiens est toujours partant, et réussissent dans toutes leurs audaces !
Amusant : Poelvoorde confie que lorsque Anne Fontaine lui a présenté Huppert lors d'un repas, il se dégageait une telle personnalité de l'actrice qu'il en était tout intimidé, ne sachant comment l'aborder et se tenant coi...
Et pourtant, ils semblent dans le film aussi complices que s'ils se connaissaient depuis l'école primaire...
Le couple, plutôt du genre friqué Dussolier-Huppert, est tombé dans un morne train-train quotidien. Leur fils (flanqué d'une mère bobo, froide, coincée, psycho-rigide), s'est entiché d'un copain fils d'un Poelvoorde fauché, habitant un réduit de quelques mètres carrés, et vivant au jour le jour, instable et extraverti.
La DDAS le surveille, faute d'habitation et de vie propices à l'éducation d'un enfant, lequel est pourtant génétiquement très doué dans sa scolarité et va en faire profiter son copain dont les études vont s'améliorer...
Dussolier, qui est éditeur dans le film, confiera à Poelvoorde que le couple n'a plus de rapports sexuels depuis la naissance de leur fils...
Les adolescents qui apparaissent dans les deux familles vont donc connaître un grand chambardement dans leur vie et celles de leurs pères respectifs. L'entente parfaite dans une ambiance de mésententes...
C'est d'ailleurs lorsque son propre fils lui a présenté un jour un copain que Fontaine a pensé à inscrire ce plan d'ouverture dans son scénario...
Dans le script coécrit avec Nicolas Mercier, les créateurs ont joué sur des situations où personne ne s'entend avec personne : les extrêmes s'attirent et c'est tout le sel de cette aventure.
Une agréable détente en riant des ennuis des autres (dès les débuts du cinématographe déjà, souvenez-vous : l'arroseur arrosé)
Anne Fontaine (1959/---) dont c'est la onzième de ses dix-neuf réalisations de 1992 à 2024, signe ici un récit hilarant : Dussolier ne s'entend plus trop avec sa compagne (dont il n'est pas marié) mais ne va pas trop s'entendre avec Huppert mais par contre très bien avec Dussolier... Leurs enfants s'entendent bien entre eux pas mais pas avec leurs parents : classique ! Ils ne savent pas se er mais leurs enfants eux, s'entendent à merveille ! La confrontation est le théâtre de drôleries sans fin, comme dans un excellent vaudeville...
Le récit est un petit bijou de gags à gogo, dont je soupçonne le comique-né Poelvoorde d'avoir ajouté sa "patte" aux dialogues qu'on avait peu l’habitude de découvrir chez la réalisatrice... Encore moins dans le registre d'Huppert qui fera même "la brouette" !
Quelques exemples ?
- Ca ne vous gêne pas d'apparaître dans ma maison en slip ? - Pourquoi, vous voulez que je l'enlève ?
(...)
Isabelle dans le tram, et qui est en retard à un moment demande à sa wattwoman : "Vous ne pourriez pas aller un peu plus vite ?"
(...)
Poelvoorde faisant connaissance de la famille bobo :
- Ah la maman, son fils et son grand père : je vois que la famille est au grand complet !
Dussolier coincé : "Non non, je me contente d'être son père"
(Poelvorde qui collectionne les femmes à la grande surprise d'Huppert : "Il faut bien que je participe à l'effort national !"
Et enfin cette dernière Poelvoorderie vis à vis d'Efira concentrée sur sa machine à écrire :
"la façon dont vos doigts tapotent sur le clavier est très érotique ! Vous devez être du genre à aimer vous promener nue dans la forêt ?"
Las, il n'y aura aucun érotisme dans ce film mais par contre un aquarium à femmes...
Bien que discrète mais plaisante, la musique de Bruno Coulais est parfaite pour accompagner ces familles recomposées...
Sauf l'exception mentionnée, le casting de Pascale Béraud est un modèle de choix heureux...
Le public, tout comme moi ne devait pas attendre une aventure aussi drôle de la réalisatrice, et le résultat commercial méritait mieux que les 766 894 spectateurs et qu'une rentabilité mondiale de 64 %... Pourtant, quel régal !
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la Une (RTBF) le 22.01.2016- Arte le 04.06.2025-