Quand dans un film nous mettons deux monstres comme Philippe Noiret et Michel Serrault, que vous y ajouter les dialogues de Michel Audiard, même si l'histoire n'est pas des plus ionnantes, et bien le film reste dans son ensemble réussit.
De plus la présence de Dorothée qui avait déjà été mise en scène par Truffaut et Tchernia apporte une touche inattendue.
Mais Pile ou face, c'est surtout le face à face entre l'inspecteur Louis Baroni et Edouard Morlaix, qui pendant un peu plus d'une heure trente nous propose une joute des plus réjouissantes.
Morlaix a le "malheur" de voir sa femme se défenestrer devant lui.
Un simple accident, d'autant plus que Laurence sa voisine d'en face a tout vu (ou pas)
Oui mais, voilà alors que le fougueux policier Pierre Larrieu (un bien jeune Pierre Arditi) classe immédiatement l'affaire, le taciturne et obstiné inspecteur ne s'en laisse pas compter.
Et c'est toute cette histoire que l'on va suivre, ce duo qui au départ n'en est pas un puis qui va devenir évident.
La relation entre le flic et le coupable (ou pas) est des plus délicieux, et quelques es d'armes avec les bons mots d'Audiard du style
- Baroni : « elle avait de beaux seins votre femme . »
- Morlaix : « oui mais sa tête était pas terrible. »
- Baroni : « moi c’était l’inverse. »
Tout le style d'Audiard dans cette relation qui devient de plus en plus ambiguë mais ça n'a que peu d'importance.
En effet quand on a Noiret et Serrault en face à face, il pourrait nous vanter les avantages du prochain aspirateur silencieux que l'on crierait au génie.
Ces deux acteurs ont fait partie d'une catégorie d'acteurs hors norme, hors tout, et ce Pile ou face qui n'est pas un chef d'oeuvre, reste un plaisir de les voir gentiment s'écharper tout en sympathisant.
Coupable ou pas, peut importe, comme le dit Baroni !
On devient pas flic. On finit flic