L'histoire de Robin Hood a tellement été racontée, à toutes les sauces, que je ne pourrai pas repousser par défaut une approche originale sur le sujet. En l'occurrence, Otto Bathurst remanie (beaucoup) l'histoire, la sépare de l'Histoire, et la place dans une espèce d'uchronie médiévale, où les costumes et quelques babioles sont modernes. Robin sera un bandit la nuit, et un riche seigneur arrogant le jour... comme Zorro quoi.
Honnêtement, le début fait plutôt illusion. Robin de Loxley est envoyé aux Croisades, filmées comme la guerre en Irak, avec des chevaliers dont les "armures" ressemblent à du kevlar moderne. Là je me suis dit "pourquoi tant de haine envers ce film ?". Mais rapidement, ça se gâte.
Les "idées" modernes sont bien souvent peu inspirées. Qu'il s'agisse des visuels et costumes tristounets (sérieux, ça a coûté 100 millions de dollars ?). Ou du message révolutionnaire à 2 sous, d'autant plus drôle quand on sait qu'il s'agit d'un film de studio américain.
Le scénario tient rarement la route, enchaînant les éléments improbables ou incohérents, entre deux répliques qui volent bas. Par exemple, John est ici un Arabe - pourquoi pas, la version de 1991 avait bien intégré Morgan Freeman comme un Maure. Mais son intégration au récit comme mentor de Robin est totalement ridicule dans cette cuvée 2018. Ou le fait que Robin perde régulièrement sa capuche, ce qui devrait le cramer en deux secondes.
Et en plus il faut se farcir des scènes d'action montées en bouillie. Des acteurs aux fraises. Et une mise en scène grossière. Entre effets m'as-tu-vu inutiles, ralentis clipesques, et j'en e.
Sans surprise, il s'agit à ce jour de l'unique long-métrage de son réalisateur. Car outre un accueil critique désastreux, "Robin Hood" n'a pas vraiment détroussé le box office.