« Je veux un travail, une vie normale »

Le contrat de Rosetta n’est pas renouvelé. Elle se battra pour trouver du travail.

Rosetta se révèle être une œuvre cinématographique d'une âpre authenticité, qui explore avec une sobriété déconcertante la réalité crue de la précarité. Le film, loin de toute complaisance édulcorée, assume pleinement son misérabilisme, plongeant le spectateur dans une ambiance cafardeuse et oppressante.

Émilie Dequenne, dans le rôle de cette jeune femme déterminée et désespérée, livre une performance tout en nuances, qui lui a justement valu le prix d'interprétation à Cannes. Elle incarne avec une troublante vérité la rage et la vulnérabilité de son personnage, sans jamais tomber dans la caricature.

La réalisation naturaliste des frères Dardenne, dépourvue de fioritures, confère une véridicité supplémentaire au récit. La caméra, souvent à l'épaule, suit au plus près les mouvements de l’héroïne, nous immergeant complètement dans son quotidien ardent.

Le métrage met en lumière la pauvreté et les difficultés quotidiennes de personnes rarement représentées dans le septième art. En sus, il dépeint avec une justesse poignante les ravages de l'alcoolisme maternel.

Bref, c’est un film dur et nécessaire, qui témoigne avec une grande humanité de la force de la résilience face à l'adversité.


7
Écrit par

Créée

le 18 mars 2025

Critique lue 155 fois

6 j'aime

Trilaw

Écrit par

Critique lue 155 fois

6

D'autres avis sur Rosetta

La vie n’est pas un long fleuve tranquille

Le début est agaçant, filmé caméra à l’épaule, pour montrer la tension, l’agitation qui travaille Rosetta, pour nous mettre dans le ton du film, mais c’est désagréable, excessivement long et, je...

Par

le 24 nov. 2012

39 j'aime

22

Rosetta
10

Un vrai petit soldat

J'ai revu Rosetta il y a deux jours, grâce à la rediffusion d'Arte. Je peux dire qu'à chaque fois que je le vois, j'aime toujours autant ce film. C'est d'une part, l'un des meilleurs films des...

le 26 mai 2015

27 j'aime

8

Un film rêvé pour bourgeois

Jouer à s'approcher de l'image documentaire - position depuis longtemps devenue celle d'un académisme qui n'a rien à envier en la matière au pseudoréalisme du cinéma américain contemporain - est sans...

le 7 mars 2013

24 j'aime

17

Du même critique

« Bientôt s’éteindra cette génération qui ne devait pas survivre »

Le film est farouchement et profondément féministe mais quoi de plus normal pour un métrage dédié à une femme extraordinaire qui a permis que l’un des droits les plus élémentaires pour elles, même si...

Par

le 24 nov. 2022

36 j'aime

4

« On ne congèle pas les bébés »

Treize ans de longues années d’attente patiente pour un résultat aussi famélique. Commençons par la fameuse 3D, je me souviens d’un temps où les lunettes 3D étaient devenues un outil indispensable...

Par

le 16 déc. 2022

27 j'aime

« Il pleut des chiens morts »

Une journaliste doit réaliser une entrevue avec Salvador Dali.Qui était assez surréaliste à l’instar de l’art du peintre pour réaliser un métrage sur le maître, si ce n’est Quentin Dupieux qu’on...

Par

le 7 févr. 2024

16 j'aime

3