Le contrat de Rosetta n’est pas renouvelé. Elle se battra pour trouver du travail.
Rosetta se révèle être une œuvre cinématographique d'une âpre authenticité, qui explore avec une sobriété déconcertante la réalité crue de la précarité. Le film, loin de toute complaisance édulcorée, assume pleinement son misérabilisme, plongeant le spectateur dans une ambiance cafardeuse et oppressante.
Émilie Dequenne, dans le rôle de cette jeune femme déterminée et désespérée, livre une performance tout en nuances, qui lui a justement valu le prix d'interprétation à Cannes. Elle incarne avec une troublante vérité la rage et la vulnérabilité de son personnage, sans jamais tomber dans la caricature.
La réalisation naturaliste des frères Dardenne, dépourvue de fioritures, confère une véridicité supplémentaire au récit. La caméra, souvent à l'épaule, suit au plus près les mouvements de l’héroïne, nous immergeant complètement dans son quotidien ardent.
Le métrage met en lumière la pauvreté et les difficultés quotidiennes de personnes rarement représentées dans le septième art. En sus, il dépeint avec une justesse poignante les ravages de l'alcoolisme maternel.
Bref, c’est un film dur et nécessaire, qui témoigne avec une grande humanité de la force de la résilience face à l'adversité.