Forget it, Bruce. It's Gotham.

The Batman semble écartelé entre ses velléités de film noir et son cahier des charges super-héroïque.

En première page de celui-ci figurent les dialogues irritants type "Je suis la vengeance", les inévitables galoches entre le chat et la chauve-souris, ou les scènes d'action pas toujours lisibles, souvent ennuyeuses.

Et de l'autre côté, celui du film noir, on veut nous vendre un retour aux sources avec un Batman détective.

Sauf que, en réalité, notre super enquêteur subit toute l'intrigue. C'est le Riddler qui décide de quand il donne un nouvel indice, et qui guide Batman jusqu'à la clef du mystère. Batman est if, et le spectateur avec lui, sauf qu'il ne porte pas de costume en cuir.

Et quel mystère ! On apprend que les hauts dignitaires de cette ville corrompue sont... corrompus... Mais aussi que le plan final du Riddler est de faire péter la ville, assisté par des incels rencontrés sur 4chan.

Résultat, The Batman se prend peut-être trop au sérieux, pour pas grand chose. Ça nuit autant au divertissement qu'au drame.

Et c'est bien dommage, car le film est beau. Très beau même, pour quiconque est perméable aux ambiances bien composées. L'atmosphère gothique, la photographie, les compos, tout fonctionne, jusqu'à la mise en scène des énigmes.

En plus de l'influence Fincher & Blade Runner déjà reconnue par chacun, je retrouve aussi le Gotham humide et sale de Burton ou même des jeux Arkham.

Conscient de ses qualités esthétiques, The Batman prend parfois le temps de s'arrêter, de filmer le vide, la ville. Dommage que ces moments soient les meilleurs.