The Revenant, réalisé par Alejandro González Iñárritu, est une odyssée de survie et de vengeance à travers des paysages aussi sublimes qu’impitoyables.
La force du film repose avant tout sur la performance exceptionnelle de Leonardo DiCaprio, qui incarne Hugh Glass avec une intensité continue. Sa lutte physique et mentale pour survivre confère au récit une dimension viscérale et captivante, renforcé par les choix de plans très proches du visage de l'acteur. En face, Tom Hardy brille dans le rôle de John Fitzgerald, un antagoniste détestable, qui incarne l’égoïsme et la brutalité nécessaires pour survivre dans cet univers. Leur opposition donne une profondeur dramatique au film, prouvant une fois de plus qu’un héros n’est rien sans un méchant à sa hauteur.
Les scènes métaphoriques, telles que l’affrontement avec l’ours ou l’utilisation du cheval comme abri, renforcent cette exploration des limites de l’humanité et du age de Glass à un état presque animal. Ces moments marquants sont sublimés par la photographie homogène et hypnotique de Emmanuel Lubezki, en parfaite harmonie avec la bande originale éthérée de Ryuichi Sakamoto. Ensemble, ils créent une immersion totale dans ce monde rude et cruel.
Cependant, certaines scènes manquent de finesse. L’échange de cheval avec Andrew Henry illustre maladroitement le sacrifice, tandis que les réminiscences de la femme et du fils de Glass appuient trop lourdement sur la corde émotionnelle.
Avec The Revenant, Iñárritu signe un film à l’ambition assumée et au réalisme implacable. Malgré quelques manques de subtilité, il offre une expérience immersive et sensorielle asseez unique.