Marathon Ball : 5/8
De tous les jeux de combat de ce marathon, FighterZ est le plus "sérieux". Il s'agit non seulement de l'épisode le plus récent, arrivé en plein pendant la renaissance du genre (amorcée dès 2008 avec Street Fighter IV, mais en pleine expansion sur PS4/One avec des titres comme Injustice, Tekken 7 ou Street Fighter V), mais aussi de celui créé par le studio avec le plus gros pedigree : Arc System Works, que les aficionados du genre connaissent pour les franchises Guilty Gear ou BlazBlue. Je ne connais pas ces franchises et ne pourrai donc pas faire de liens entre FighterZ et elles, mais je trouve que le produit final parvient assez irablement à se positionner comme "ni trop technique, ni trop casual".
Les commandes sont effectivement assez simples à prendre en main, avec peu de combinaisons de touches à retenir pour chaque personnage. Néanmoins, les combos sortent assez facilement et les ordis à haut niveau peuvent très vite vous enchaîner et vous faire perdre les 2/3 de votre vie sans que vous ne puissiez réagir. Ca manque peut-être d'options défensives d'ailleurs, mais je veux bien ettre que mon inadéquation légendaire aux jeux du genre soit à blâmer.
Cela dit, les combos pleuvent aussi en tournoi, ce qui donne des matchs vraiment cools à regarder.
C'est l'autre gros argument de FighterZ : sa beauté, et surtout sa fidélité à l'anime. Les personnages sont super bien modélisés, la patte graphique en cell-shading est parfaite, et même le côté un peu "haché" des animations renforce à la fois le côté série TV et aide à rendre les coups plus immédiats et impactants. Les musiques ne sont pas tirées du jeu mais restent assez punchys et rythment bien les combats.
Bref, le jeu est facile à prendre en main tout en ayant une profondeur assez intéressante (le jeu est toujours à l'EVO après tout) et c'est un vrai plaisir visuel et auditif. Contrat rempli ?
Pas vraiment, car il souffre aussi de problèmes assez évidents. Pour commencer, le roster est assez léger avec seulement 24 personnages jouables (dont 3 à débloquer). Je peux comprendre ce nombre dans le sens où le développement du jeu commençait de rien (contrairement à Smash Bros par exemple qui réutilise des assets d'un épisode à l'autre) et qu'on n'a aucun clone dans tout le roster, mais ça reste une sélection très limitée. D'autant que dans le mode histoire (sur lequel je m'attarderai plus tard), on n'affronte qu'une grosse moitié des personnages, donc on a vraiment l'impression d'affronter en boucle les mêmes têtes, ça saoule vite.
Le pire reste toutefois que le jeu a décidé de vendre en DLC énormément de contenu, au point où on a eu 20 personnages supplémentaires en 3 ans… Soit près de la moitié du roster, pour un prix indécent de 80€ !
Et même si je trouve la sélection globalement cohérente (avec de belles surprises, comme le Capitaine Ginyu qui peut invoquer des membres de son commando en combat, ce qui évite d'avoir des personnages osef qui prennent des slots), est-ce qu'on avait vraiment besoin d'avoir Vegeta et Goku en formes de base en DLC, alors que le jeu de base avait déjà leurs versions Super Saiyen ? Sans parler des versions enfant, Blue, Gogeta, Vegeto… Ca fait beaucoup de places accordées aux deux Saiyens, alors que d'autres personnages cools sont totalement absents du jeu, comme Tao Pai Pai ou Radditz.
Je dois aussi parler d'un défaut qui m'a totalement dégoûté, à savoir les temps de chargement qui durent trois plombes et qui cassent totalement le rythme. Il faut compter facilement une minute pour charger un combat, qui lui-même ne dure généralement pas longtemps. Ca donne un rythme vraiment très haché et pas plaisant du tout aux affrontements, en particulier dans le mode histoire où on ne fait qu'enchaîner des combats.
De ce que j'ai lu, c'est un défaut exclusif aux versions Xbox One et Switch du jeu… Ce qui est tout de même ironique vu que le jeu a été dévoilé lors d'une conférence Microsoft. En tout cas, c'est un manque d'optimisation qui a bien gâché mon plaisir.
Tant qu'on est sur les "particularités" de cette version Xbox, quelqu'un m'explique pourquoi le jeu me propose d'acheter un Game à chaque fois que je le lance ? C'est quoi le délire en fait, j'ai déjà le jeu, pourquoi j'y jouerais sur Game ? Pourquoi Namco vient casser les couilles avec cet ignoble pop-up au lieu d'optimiser leur jeu ?
Bon, en tant que joueur solo et qui refuse de payer pour jouer en ligne, le gros du jeu pour moi s'est déroulé dans le mode histoire. Celui-ci se paye le luxe d'avoir un scénario inédit (quand on sort de la trilogie Budokai qui recyclait 3 fois d'affilée le manga, ça fait plaisir) avec un nouvel antagoniste qui répond enfin à la question "Et si Buu était sexy ?".
Sur le papier, la proposition est sympa, et le déroulé m'a même rappelé le côté jeu de plateau de Budokai 2 puisqu'on doit "explorer" une map entre chaque combat. Le souci, c'est que ce mode ne propose que d'enchaîner les affrontements contre les mêmes personnages (que les DLC ne soient pas dans le mode solo, je le comprends, mais que la moitié du roster de base soit totalement absente, c'est juste con), avec une difficulté assez peu relevée et qui prépare mal à l'autre contenu solo du jeu, le mode arcade.
Le mode est également divisé en trois scénarios : héros, méchants et androïdes, qui sont d'intérêt variable. Celui des héros est honnête mais est de loin le plus simple, avec des tutoriels qui s'affichent en plein jeu et qui cassent le rythme, beaucoup se payent même le luxe d'apparaître plusieurs fois. Le scénario se finit sur un point d'interrogation, qui encourage à aller chercher les réponses dans les autres chemins.
Le scénario méchant est rigolo vu qu'on adopte rarement le point de vue des antagonistes de la licence, et il permet même des interactions entre des personnages qui ne se sont jamais vus comme Nappa et Cell. Cela dit, il n'apporte strictement aucune des réponses promises.
Reste l'histoire des androïdes, qui contient la plupart des réponses, mais qui laisse des zones d'ombre (pas compris comment C-21 peut à la fois être un androïde et utiliser la magie de Buu). C'est toutefois le scénario à la difficulté la plus relevée, ce qui fait du bien après les deux autres qui étaient franchement au ras des pâquerettes. Par contre, il a un énorme défaut puisqu'on ne peut utiliser que C-16 et C-18 pendant les 2/3 de l'aventure, ce qui apporte très peu de variété dans les combats.
Au total, le mode scénario consiste donc à s'enfiler une cinquantaine de maps contenant chacune entre 3 et 8 combats. Avec les temps de chargement inables de cette version, ça dure longtemps mais c'est rarement intéressant. Il y a d'ailleurs assez peu de cinématiques pour vous occuper.
La meilleure idée de ce mode reste les cinématiques bonus, qui se déclenchent si on réunit une certaine équipe ou qu'on affronte un certain personnage. Cela permet de débloquer des dialogues inédits, souvent humoristiques et qui creusent un peu les relations entre les personnages. Si vous faites ce mode, je vous conseille de chopper la liste de toutes les interactions spéciales pour pouvoir les expérimenter vous-même.
Opinion un peu mitigée sur FighterZ donc, qui me semble être un très bon jeu de combat, facile à prendre en main (même si je suis mauvais, comme d'hab) avec une patte graphique incroyable, mais qui souffre d'une optimisation immonde sur One, d'un contenu de base assez faible et d'un mode scénario trop répétitif et simple (je sais bien que la majorité joue à des jeux de baston pour le mode en ligne, mais je reste un joueur solo, que voulez-vous).
J'ai tout de même é un bon moment dessus et je me vois bien le ressortir lors de soirées entre potes, mais je le conseille plutôt à petit prix (les DLC sont souvent en soldes et le CD se trouve pour moins de 10 balles sans souci) et sur une autre plateforme.