Dragon Quest V : La Fiancée céleste
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Dragon Quest V : La Fiancée céleste

Jeu de Square Enix (2009Nintendo DS)

Dans l'ombre du 9ème et pourtant très bon!

Sur la même console, il fait pâle figure face au très célèbre et iré, neuvième épisode, Sentinelles du firmament... Ce qui n'est pas une raison pour le bouder, car si vous êtes en manque de RPG sur cette console, il reste quand même un candidat sérieux à étudier et je vais tenter de vous le prouver!

Sachez déjà que ce n'est pas une série de coeur pour moi, bien au contraire, je l'a boude souvent... Car trop convenu et trop rude à certain endroit pour que j'y trouve mon bonheur.

Mais justement, quand j'ai envi d'un bon gros classique, sans trop d'aide, c'est clairement vers les Dragon Quest que je me penche.


Il y a quelque chose de très touchant dans Dragon Quest V, un petit supplément d’âme qui rend l’expérience mémorable malgré ses limites. Pourtant, même en y retrouvant cette patte si typique d’Enix.

Ce qui va le différencier de son collègue, c’est l’ambition narrative. On suit le héros depuis l’enfance jusqu’à l’âge adulte, à travers les étapes d’une vie, la perte, l’amour, la paternité, l’héritage. Il y a un vrai effort pour inscrire l’aventure dans une continuité humaine, avec des moments de pause, des ruptures temporelles, des virages personnels inattendus. C’est rare dans un JRPG, et franchement, ça fait du bien, surtout pour un Dragon Quest!


On est moins sur ce côté impersonnel, pour impliquer un peu plus le joueur comme dans l'autre épisode, mais sur un scénario plus intimiste dont je garde un bon souvenir.

Mais l’histoire a beau être bien structurée, elle reste très balisée. La nostalgie joue à plein, et le scénario, s’il est sincère et assez émouvant sur certains ages (la mort du père, le choix de l’épouse, les enfants qui rejoignent l’équipe...), ne prend jamais de risques. On est dans du Dragon Quest pur jus, avec ce qu’il faut de classicisme, de tendresse, mais aussi de répétitivité.

D’ailleurs, parlons-en, Dragon Quest V, comme beaucoup de jeux de la saga, assume un gameplay très conservateur. Les donjons sont simples, les combats à l’ancienne, les animations très rudimentaires (encore plus sur DS, où la 2D/3D isométrique donne parfois un goût d’austérité un peu désuète). Et pourtant, j’y ai pris plaisir.

Parce que c’est fluide, lisible, et qu’on sait toujours ce qu’on fait. Il y a une logique très confortable dans ce système de jeu, une sorte de JRPG "de repos", où l’on joue autant pour l’aventure que pour la stabilité du cadre.


Le système de recrutement des monstres, en revanche, m’a moins convaincu que celui d’un Pokémon ou d’un Ni No Kuni. C’est une bonne idée, mal exploitée! le taux d’obtention est aléatoire, les monstres ne sont pas tous aussi utiles, et au final on garde souvent les mêmes compagnons par confort, au détriment d’une vraie rotation stratégique. On est loin de la profondeur que cette mécanique aurait pu offrir.


Côté technique, c’est propre pour de la DS, mais pas plus. Les décors manquent de personnalité, et certains sprites souffrent un peu de la transition depuis les versions précédentes. En revanche, les musiques font clairement le job. Certaines mélodies sont gravées dans ma tête, et cette OST fait partie de celles qui installent immédiatement une ambiance de conte, simple mais prenante. C’est la marque de fabrique de Dragon Quest, et ici elle opère encore une fois.


Là où le jeu m’a le plus accroché, c’est sur sa structure. Ce découpage par phases de vie donne un rythme particulier, une progression "narrative" avant même d’être ludique. Ce n’est pas une montée dramatique, c’est une suite de tableaux liés par un fil rouge affectif. Ce genre de récit, un peu en demi-teinte, un peu flou parfois, mais chargé de moments humains, m’a surpris par sa sincérité.


Mais si je devais pointer du doigt ce qui m’a empêché d’adorer La Fiancée céleste, ce serait sûrement cette sensation constante de jouer à un jeu trop prudent. On sent que tout est bien huilé, bien conçu, mais aussi que rien ne vient déranger la formule. À force de respecter ses propres codes, Dragon Quest V finit par manquer de souffle. Là où Les Sentinelles du Firmament osaient un système de jobs ouvert, une customisation plus marquée et un vrai plaisir d’expérimentation, La Fiancée céleste reste sur ses rails. Et c’est un peu frustrant quand on sent le potentiel d’un récit aussi personnel.


Dragon Quest V est un grand classique pour beaucoup, et je comprends pourquoi. C’est un jeu touchant, qui propose une aventure de vie plus qu’un simple voyage de héros. Malgré un gameplay daté et une audace trop timide, il reste une expérience chaleureuse, presque familiale. Un JRPG à savourer si on accepte qu’il ne surprendra jamais vraiment.

7
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le 12 mai 2025

Critique lue 4 fois

Anthony

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