Désopilant retour au pays
Voilà un bien bon livre que je range avec un sourire béat dans l'étagère. Pas trop loin, histoire de pouvoir le prêter à la première occasion.
Bill Bryson, après 20 ans de vie, un mariage et 4 enfants en Angleterre, revient vivre au pays natal, les USA. Un journal anglais lui propose d'écrire une chronique hebdomadaire de ce retour. Décalage garanti !
En pleine révolution informatique de la fin des années 90, ce personnage incroyable se met en scène avec toute sa famille dans une Amérique charmante mais peu avare en excès en tous genres. Car Bill Bryson joue (et paye) de sa personne dans sa propre oeuvre; homme perdu entre racines américaines et expérience européenne, utilisant ses propres défauts comme ressort comique à ses observations quotidiennnes, il en devient un être hybride, un quelque part improbable entre Ignatius Reilly et Umberto Eco, vociférant sans embarras aucun son amour et/ou sa haine de ses concitoyens. Que ce soit par érudition ou gourmandise, paresse ou conviction, il y a toujours bien un élément pour déclencher chez Bill (William) une indignation profonde suivie d'une investigation menant le plus souvent aux conclusions les plus sidérantes.
A coups de chroniques de 4-5 pages chacune, procédant par collage, juxtaposition ou révélation, nous voilà embarqué dans un voyage étrange à travers le miroir grossissant du cerveau de Bill Bryson. Mais ne serait-ce pas un simple miroir nous renvoyant la juste (et assomante) lumière du monde ?
A lire pourvu que le douanier de l'humour nous laisse emporter par cette prose pleine d'auto-dérision, de vitriol et de tendresse.
Il est à souligner que l'édition de la Petite Bibliothèque Payot souffre de pas mal de coquilles et approximations. Assez, malheureusement, que pour s'autoriser à le noter.