Que lire lorsqu'on a peu d'entrain et que, de fait, on ne souhaite pas se plonger dans une lecture trop « exigeante » mais qu'on désire malgré tout ne pas se laisser aller à l'inaction afin de garder la tête hors de l'eau ? C'est la question à laquelle il m'a fallu répondre il y a quatre jours, au moment de choisir ma nouvelle lecture. Et lorsque je vis qu'il restait un San-Antonio dans ma PAL, je n'hésitai pas longtemps à l'en extraire, persuadé que je erais un bon moment avec l'illustre commissaire Sana et la langue délicieusement colorée et truculente de Frédéric Dard. Le rire, meilleur antidote à la mélancolie ?
Comme toujours avec San-Antonio, l’intrigue policière, dans Foiridon à Morbac City, est avant tout et surtout un prétexte pour que Frédéric Dard puisse gratifier le lecteur de joyeusetés linguistiques. Néologismes, calembours, argot de pucier, contrepèteries, distorsions et anglicismes altérés parsèment ainsi le récit et sont aussi plaisants que la singularité des personnages hauts en couleur, au premier rang desquels le truculent Alexandre-Benoît Bérurier, l’équipier obèse, sale, ivrogne, impudique, ronchonnant et inculte, mais surtout hilarant.
Et pour répondre à la question introductive : oui, rire et se délecter de l’écriture bougrement inventive de Frédéric Dard, cela fait un bien fou et – pour cette raison et d’autres – ma mélancolie est en train de s’évaporer et mon moral de revenir au beau fixe. En même temps, que la poilade soit salutaire à l’homme le plus éminemment velu de toute l’agglomération dijonnaise, cela fait sens !