Comment (sur)vivent des enfants abandonnés sur une île déserte ? Sans adultes, comment des jeunes britanniques bien élevés vont-ils se comporter ? Ce livre est tellement bien écrit, tellement intéressant qu'on ne peut y échapper : c'est bel et bien un classique.
Au début du roman, les enfants réagissent de façon convenable, respectable : tous se mobilisent pour allumer un feu, construire des cabanes, se relayer pour l'eau... ils élisent un chef, organisent des conférences, jouent aux grandes personnes. Dans leur tête, tout est clair : les grands vont venir les secourir. Seulement, le temps e. Il y a un bouc émissaire, "Porcinet", obligé de er ce surnom ridicule, soumis au chef, qui tient "la conque", cet objet singulier qui leur sert symboliquement de micro.
C'est l'histoire de l'innocence qui découvre la cruauté, le pouvoir, la solitude et surtout la peur. La crainte qui les saisit, tout au long du livre, est palpable. Au fur et à mesure, les enfants se montrent sanguinaires, les chasseurs veulent de plus en plus de viande. Deux tribus se distinguent alors : les civilisés et les sauvages.
Un magnifique roman à la fois sociologique et philosophique, inimitable et fascinant dans son sujet du syndrome de Crusoé.