Tandis que j'agonise par SullyRay

Je le relis pour la troisième fois et me rends compte d'une foule de beautés et complexités que je n'avais jamais vraiment vue. Comme si , jusqu'à présent, je n'avais couru qu'à la surface de ce livre qui tel le torrent que les Burden ont à traverser recèle encore plus de mouvement en son sein que ne le laissent voir les flots.

Il est magnifique que d'entendre de la voix de ces personnages qui ont tout des white trashs des pensées poétiques, métaphysiques et profondes sur la question du déracinement, de la route, du rapport entre les mots et les sentiments.
Ça parle et nous parle. Cette sorte de complexité poétique est celle que l'on retrouvera plus tard chez Bolaño (chez qui, en plus, tout cela se teintera de surréalisme) avec l'usage de métaphores difficiles à saisir qui s'enfoncent en nous et remuent, essaient de trouver un sens tout en échappant à tout figement, restant dans cet état fluide et inaccessible, venant nourrir des méditations et de rêveries plus que des considérations philosophiques.

Cependant j'ai le sentiment qu'à mesure que les personnages s'avancent vers la ville, les considérations les plus poétiques laissent place à plus de prosaïsme, laissent place au mépris des gens de la ville vis-à-vis de cette famille, un prosaïsme violent qui est aussi peut-être ce qui mène à la folie. La dernière partie du livre devient ainsi comme le choc violent entre l'archaïsme poétique et la réalité moderne, quand le gramophone remplace la voix intérieure.
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le 16 mars 2013

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