Satisfaction et frustration

Être fan de Saint Seiya est à la fois synonyme de satisfaction et de frustration. Satisfaction car la dernière décennie a été marquée par un revival de la licence dont la longévité inattendue a entrainée une multitude d’œuvres offrant une nouvelle interprétation de cet incroyable imaginaire. Frustration car rien n'est parfait au royaume des chevaliers et après la fin précipitée du manga dont le dernier chapitre Zeus ne fut jamais traité, la fin précipitée de la série animée dont l'adaptation tardive du chapitre Hades connut une fin calamiteuse, le revival lui même connut ses propres difficultés avec malheureusement en tête Next Dimension, la suite supervisée par Masami Kurumada.


Et dans ce foisonnement créatif qui ne s'est toujours pas interrompu, Lost Canvas demeure toujours l’œuvre la plus convaincante du revival car elle est celle qui parvint à concilier le respect de la saga originelle avec la modernisation nécessaire pour conquérir un nouveau public. Retrouvant la dimension dramatique et émotionnelle de Saint Seiya, le manga Lost Canvas de Shiori Teshirogi proposait un aspect visuel beaucoup plus étoffé, une ambiance plus gothique et romanesque au fil d'une narration moins rébarbative où les personnages ne aient pas plus de cinq volumes au même endroit. Dans la continuité de cette modernisation, l'excellente adaptation animée proposait une animation de grande qualité dont le dynamisme contrastait avec la rigidité typique de la série originelle et offrait un rafraichissement inespéré après la catastrophe d'Hades Inferno.


S'il trouve au départ un équilibre adéquat entre l'originalité et le respect de l'univers, le récit montre par la suite des lacunes conséquentes, Teshirogi étant visiblement déée par la longévité inattendue de son spin off Saint Seiya témoignant parfois d'un mauvais goût surprenant et surtout en recyclant de multiples scènes du Saint Seiya original. Des lacunes narratives davantage atténuées dans l'adaptation animée dont le récit bénéfice de quelques rajouts rendant l'intrigue plus consistante. La série animée souffre pour sa part de sa bande sonore, à des années lumières des compositions épiques et poignantes de Seiji Yokoyama, la musique de Lost Canvas est une succession de morceaux e partout, sans âme particulière, qui pourraient être appliqués à n'importe quel animé d'aventures. Une musique décevante compensée par le casting vocal dont la version française s'impose d'excellente qualité.


Bref, avec Lost Canvas tout semblait être réuni pour que Saint Seiya connaisse enfin sa véritable résurrection en animation. Du moins jusqu'à l'arrêt de la série animée faute de ventes suffisantes pour satisfaire leur budget élevé de production...Il demeure donc 26 épisodes où Saint Seiya retrouve la puissance épique et émotionnelle que la saga avait perdue depuis le Junikyu-Hen sans que le fan puisse espérer voir l'intégralité du récit de Shiori Teshirogi transposer en animation. Satisfaction et frustration donc.

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le 31 janv. 2014

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Leon9000

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