Un traitement un peu superficiel

Cet ouvrage m’a tapé dans l’œil dès que je l’ai feuilleté en librairie. J’ai tout de suite été happé par le dessin. Son sujet, une jeune fille qui devient escort girl pour payer ses études, m’intéressait tout autant et je n’ai pas hésité longtemps à er à la caisse. C’est la première bande-dessinée de Sixtine Dano, ça pèse quand même 236 pages et ça paraît chez Glénat.


Raphaëlle est étudiante. Elle emménage à Paris pour suivre des études d’architecture. Entre les études et les petits boulots, la vie n’est pas simple. L’argent manque et elle finit par er certaines soirées avec des hommes qui la rémunèrent via une application. Bref, Sibylline devient escort girl. Comme vous pouvez vous l’imaginer, le contrôle de cette activité ne va pas être si simple.


Le pseudo que se choisit Raphaëlle, « Sibylline », convient parfaitement à l’ouvrage. En effet, rien ne semble très grave pour elle. Le fait de se prostituer ne pose pas de réel problème moral, même à son mec. C’est très étrange, sans doute le fait d’une génération qui ne pose pas ses marqueurs aux mêmes endroits… Finalement, ces chroniques paraissent parfois un peu fades. Non pas que l’on voudrait davantage de voyeurisme, mais du drame, des remises en question… Finalement, c’est par sa meilleure amie que les problèmes viendront.


Cet ouvrage prend son temps. Il ne faut pas imaginer une narration rapide et vive. Les 236 pages se lisent avec plaisir, mais ne sont pas le résultat d’un scénario riche et alambiqué. Les événements se suivent avec logique sans jamais vraiment perturber le lecteur. C’est peut-être là où l’on aurait voulu davantage de surprise. Malgré tout, les personnages sont réussis, Raphaëlle est touchante, et le propos du livre (la pauvreté amène à la prostitution) est bien présent, sans misérabilisme.


Le gros point fort de l’album est sans nul doute son dessin. J’ai été complètement happé par ce trait. Je n’ai pas été surpris d’apprendre que Sixtine Dano venait de l’animation. Les plans et la mise en page sont soignés (ce qui explique aussi le nombre de pages). La colorisation en gris est réussie et empêche à l’ouvrage d’avoir un côté trop pop qui n’irait pas avec la grisaille de la vie parisienne de Raphaëlle. Une pleine réussite dès le premier ouvrage !


« Sibylline » sera un coup de cœur pour beaucoup grâce à son dessin, beau et doux, parfaitement adapté à l’ouvrage. Il n’empêche que le scénario reste en-deça. Certes, le sujet est fort, mais traité un peu superficiellement. Difficile de savoir si l’autrice n’a pas osé aller dans le dur ou si c’est la génération dont elle parle qui prend certains actes à la légère.


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belzaran

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