Voilà un film qui n'a jamais la prétention de proposer autre chose que ce que vend, très honnêtement, sa bande annonce : un grand jeu de massacre déjanté dans un avion rempli de tueurs.
A cause d'un pitch très semblable, il a beaucoup été comparé à Bullet Train sorti en 2022. Eh bien le petit frère fait mieux le job que l'ainé. Bullet Train m'avait fait l'impression d'une petite arnaque se voulant maligne, mais plutôt ennuyeuse à force de clins d'oeils insistants et de têtes d'affiche cachetonnant sans la moindre conviction.
Fight or Flight, lui, ne se prend pas pour ce qu'il n'est pas. C'est une très, très honnête série B, fluide, efficace et drôle. On ne se sent pas pris pour une dinde à qui on doit tout surexpliquer, merci pour ça. Comme comédie d'espionnage, ça se défend.
Les combats sont franchement bien foutus : dynamiques, lisibles, bien exécutés par les acteurs. La sensation d'impact des coups est bien rendue et on se situe dans un mix grandguignolesque, brutal et couillon de self défense très pragmatique et de finish moves improvisés créatifs. Comme film de bagarre, ça se défend.
Josh Hartnett s'amuse comme un fou. Il est convaincant dans ce personnage paradoxal de machine à tuer tout le temps en galère, invincible mais déjà vaincu. Le reste du casting est tout aussi chouette et enthousiaste, Charithra Chandran en tête.
Il se dégage de ces personnages un vrai capital de sympathie qui va crescendo.
Il y a bien quelques facilités par-ci par-là, mais globalement le film évite beaucoup d'écueils en ne se complaisant jamais trop dans son propre récit. Ça dépote tout le temps.
Ajoutez à la fin un petit instant larmichette qui fonctionne, et un épilogue dans la même veine que le reste, et vous obtenez un truc qui se laisse agréablement regarder, pour peu que vous soyez client de ce type de cinéma.
Le background "politique", lui, (dénonciation de l'esclavage systémique des enfants comme socle de notre société de consommation numérique, et valorisation des luttes clandestines) pourrait presque être salué s'il n'était pas aussi timide et édulcoré. Comédie potache oblige ?