Le succès-surprise de "Prey" a visiblement fait lâcher ses chevaux à Disney, qui va tenter d'exploiter le filon Predator jusqu'au bout. Au age, il est toujours improbable d'avoir le logo Disney sur une affiche Predator, mais ons...
Dan Trachtenberg a donc concocté deux films en sortie quasi concomitante. "Badlands", prévu au cinéma pour fin 2025. Et un projet mystère, qui s'est avéré être ce "Killer of Killers", film d'animation (?!). Où l'on suit des Predators traquant des proies humaines à travers 3 époques. J'avoue que je reste sur ma faim.
Le défaut le plus criant de ce film d'animation est pour moi... l'animation. "Killer of Killers" a été conçu par The Third Floor, studio spécialisé dans la pré-visualisation, permettant d'accompagner la production des blockbusters. Ils tentent donc cette fois de livrer un film entier, j'imagine avec un tarif très compétitif et des techniques pas prévues pour cela à la base. Et cela se voit.
Si vous regardez le film, vous vous direz peut-être "tiens, j'ai un souci sur ma TV/mon PC/mon téléphone, pourquoi l'image est en 15 fps ?". Non, c'est "normal", l'animation du film est saccadée. C'est franchement dommage, cela nuit à la fluidité de certaines scènes d'action pourtant bien pensées. Les décors ont également tendance à être faméliques par moment.
La musique basique (ne faisant que reprendre ENCORE les thèmes du film original), et la répétitivité de la structure narrative, laissent également penser qu'il s'agit d'un projet de relative économie.
Il y a aussi cette troisième histoire se déroulant pendant la Seconde Guerre Mondiale, qui donne des couleuvres à avaler (même pour du Predator) et accumule les clichés. Ou cette "grosse surprise" finale que certains évoquaient... alors que c'est surtout du recyclage d'idées.
Le concept d'utiliser des tueurs de Predator dans une arène... c'était déjà l'idée du scénario de Predator 3 de Robert Rodiguez dans les années 90. Avant qu'il ne mute pour devenir "Predators" en 2010.
Bon, je crache beaucoup de fiel, mais on est très loin du navet, ou de la trahison. Le film est dans l'esprit de la franchise, avec un grand nombre de morts violentes et inventives. On retrouve l'arsenal Predator, celui des films, comics et jeux, avec quelques nouveautés.
Question visuel, la séquence au Japon reste jolie. Les deux premiers protagonistes sont bien construits (je mets de côté le troisième, qui tape un peu sur les nerfs). Et le film a le mérite de bien bouger, n'ennuyant jamais sur 1h30... certes un peu au détriment de l'émotion.
Il y a aussi la manière amusante de traiter la différence culturelle entre les protagonistes (sans en dire trop...).
Sinon je note la volonté, déjà entre-aperçue dans le trailer de "Badlands", de faire des ponts avec la franchise Alien. Outre la présence de Michael Biehn au casting vocal, la toute dernière séquence fait clairement du pied à l'univers du xénomorphe, de par le design des objets et la musique...