On rentre, on rentre dans une sacrée salle de fantômes ! Personne ne bougeait, personne ne parlait, personne même ne toussotait. La moyenne d'âge : pas la place pour l'écrire, je me sentais déjà exclu avant même de l'être, c'est déjà suffisamment compliqué d'aller voir un film turc de trois heures alors si en plus le moindre grattement de nez e pour un manque de respect, on est bien !
Le film commence, avant même que la neige ne tombe, le logo palme d'or apparaît, pour le coup j'ai vraiment eu la sensation que le film posait ses boules sur la table pour imposer sa supériorité, et te regarder du haut des ses trois heures pour se moquer de toi : simple spectateur inconscient. Chut... L'Anatolie ouvre ses portes, allons-y.
La seule montée d'adrénaline que le film contient est le meurtre atroce d'un pauvre lapin sauvage, pour le reste, j’espère pour vous que vous aimez les dialogues, et philosophiques qui plus est. Cela dit, le film est très intelligent, bien plus que Mac Lesggy !
Un film de trois heures, c'est déroutant, surtout au cinéma, on en perd la notion du temps, quelques moments inattentions durant le films ont fait surface, histoire d'essayer de regarder le film sur le crane du monsieur d'en face ou bien de voir si le projectionniste me demandait de retirer mes pieds du siège. En y repensant, je me suis ennuyé, je n'en attendais pas moins, mais la beauté visuelle et la beauté psychologique m'ont impressionné. C'est diablement bien réalisé !
Un film sans but, une tranche de vie, une salle désespérément froide, comme si les locataires avaient peur qu'un monsieur allait débarquer pour leur dire qu'il n'ont pas l'âge requis pour voir le film.
Ces trois heures se ressemblent beaucoup, j'ai eu une impression dérangeante de regarder la même scène indéfiniment, malgré sa beauté.
Un jour ou l'autre, ces trois heures se terminent, on est heureux, on vient de sortir de Winter Sleep, c'était impressionnant techniquement, magnifiquement bien écrit mais c'était, quoi qu'on puisse dire, très long.
Je scrutai les horizons, tout le monde semblait dormir, ou si ce n'était pas le cas, rester dans cette salle pour regarder le générique de fin qui conclut ce long voyage, étrange, la seule chose qui me ait par la tête c'était de sortir de cette salle dans laquelle j'étais resté 3h30, de profiter de la vie, et de me faire masser par mon canapé.